Quoi de plus naturel que de vouloir le meilleur pour nos enfants ? Nous souhaitons tous qu’ils réussissent leur vie et que leur parcours scolaire les mène à un bel avenir. Pourtant, et c’est là que réside un paradoxe souvent ignoré, nos formations scolaires actuelles semblent de plus en plus favoriser l’échec plus que la réussite.

Eclairage sur le concept d’échec éducatif

D’abord, il est important de définir ce que nous entendons par « échec éducatif ». Il ne s’agit pas seulement de l’échec scolaire, qui se calcule en termes de notes ou de performances en classe. Non, l’échec éducatif se mesure aussi à l’aune de l’épanouissement de l’enfant, de sa confiance en lui, de sa capacité à innover, à prendre des initiatives, à s’adapter à des situations nouvelles. Ainsi, un élève peut très bien avoir de bonnes notes tout en s’ennuyant profondément, ce qui en soi représente un échec de la pédagogie.

Analyse des principaux défauts de nos formations scolaires actuelles

Un constat alarmant s’impose : nos formations scolaires, en dépit de leurs bonnes intentions, souffrent de défauts structurels majeurs.

D’une part, elles tendent à privilégier la théorie sur la pratique. Les élèves sont trop souvent assis face au tableau noir à écouter passivement l’enseignant, au lieu de participer activement à leur apprentissage. Cette situation peut conduire à un décalage entre ce qui est enseigné et les compétences réellement nécessaires pour naviguer dans la société moderne.

D’autre part, nos systèmes d’éducation ont tendance à encourager la compétition plutôt que la collaboration. Les élèves sont perpétuellement en compétition les uns contre les autres, ce qui peut générer un stress inutile et n’aider en rien à développer leur aptitude à travailler en équipe, une compétence pourtant cruciale dans le monde du travail actuel.

Enfin, nos formations scolaires semblent parfois plus focalisées sur les résultats que sur la démarche d’apprentissage. Ce qui compte, ce sont les bonnes notes, peu importe si l’élève a compris ou non. Cette approche peut conduire à une superficialité dans l’apprentissage et à la production de « perroquets », incapables de réflexion autonome.

Pistes de réflexion pour une réforme en profondeur du système éducatif

Face à ce constat, la réforme de notre système éducatif apparaît urgente. Nous devrions privilégier une éducation plus concrète et plus axée sur la recherche, afin de stimuler la curiosité de nos enfants et de les amener à se poser des questions, au lieu de simplement absorber et répéter des informations.

Dans ce cadre, l’apprentissage par projet, basé sur la résolution de problèmes concrets, pourrait être une excellente alternative. Plus interactif, il promeut l’apprentissage actif et développe la capacité des élèves à travailler en équipe.

D’après une étude de l’OCDE parue en 2018, les pays ayant opté pour une éducation plus active et personnelle obtiennent des résultats nettement meilleurs dans les tests internationaux.

N’en déplaise à certains, nos formations scolaires se trouvent à un croisement déterminant où la nécessité d’une réforme structurelle devient inévitable.